Essangue Stiven, le comédien dans la peau de Dualla Manga Bell. Photo: Mathias Mouendé Ngamo

Le jeune comédien qui participait à sa première pièce de théâtre parle des émotions qui l’ont habitées lors de son jeu dans le rôle du roi des duala dans la pièce “Ngum A Jémea”.

Vous étiez dans la peau de Dualla Manga Bell …

… C’était un grand plaisir. En lisant l’histoire, j’étais déjà impacté. Ce personnage est entré en moi. Et sans que les gens ne le voient, il a changé ma vie. Sur la scène, j’ai ressenti plusieurs émotions. D’abord je me disais pourquoi c’est arrivé. La tristesse dominait à ce moment-là. La seconde émotion qui m’entourait, c’est la joie. Parce qu’il y a des prédécesseurs qui ont abattu un travail très important pour que nous puissions avoir  un chemin sans herbes aujourd’hui. Je ne me peux que lui dire merci pour cela. Je me suis demandé est ce que je vais y parvenir. Quel est ce type de personnage ? Ce type de personnage existe-t-il de nos jours ? A -t-il pu léguer son héritage à quelqu’un ? Rien qu’à lire l’histoire sans la jouer, vous avez la chair de poule. De se dire qu’il y a quelqu’un qui a pu faire cela, sacrifier sa vie pour que ce pays puisse avoir une indépendance …

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Comment s’est déroulée la préparation de cette pièce?

La préparation de cette pièce était difficile. C’est la première pièce de théâtre que je joue dans ma vie. Je n’avais jamais joué de pièce avant. J’étais dans le cinéma. En venant dans le théâtre, je ne savais pas que c’était si intense. Le travail était énorme. On a fait deux mois de travail casé dans une maison à Bonabéri. Ce n’était pas évident. Tous ceux qui étaient là pratiquent le métier. Ce qui rendait le travail d’ensemble un peu facile. Après avoir lu l’histoire pour la première fois, elle nous a emportés. Tout le monde voulait se retrouver le jour du spectacle. On se donnait à fond. Chacun a donné son maximum.

Essangue Stiven avait-t-il un message à faire passer à travers son jeu?

L’objectif premier c’est de faire connaitre cette histoire à mes frères cadets ; qu’ils sachent qu’il y a quelqu’un qui s’est battu pour le Cameroun. Le deuxième objectif, c’est d’attirer l’attention des enfants qu’il a laissés, le peuple Sawa, le peuple camerounais, pour dire de faire attention à l’héritage qu’il a laissé. Ils sont en train de le dilapider et ne respectent pas les clauses des ancêtres. Comme je suis un artiste, je ne peux passer mon message que sur la scène.

Propos recueillis par M.M.N.