Le programme Wonder veut transformer des femmes entrepreneures en capitaines d’industries
- 7 mars 2024
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21 cheffes d’entreprises de la 1ère cohorte au Cameroun qui ont pris part à six mois de formations ont reçu des parchemins le 16 février 2024.
La problématique de l’entrepreneuriat reste une question préoccupante dans le monde en général et en Afrique en particulier. Le problème se pose davantage dans le continent noir où le rapport 2016/2017 du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) montre que le taux d’entrepreneuriat féminin en Afrique subsaharienne, dont le Cameroun, est de 25,9 % de la population sur une moyenne de 34% à l’échelle mondiale.
Flavien Tchamdjeu qui rappelle cet état des lieux est le représentant Afrique Francophone de la Fondations E4Impact. Ladite fondation implémente au Cameroun, avec l’appui financier de la Banque africaine de développement (Bad) et le partenariat de JFN Center (Incubateur et accélérateur d’entreprises), un programme dénommé Wonder (Women-Led Opportunities through Networking for the Development of Entrepreneurial Resources).
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En faire de véritables capitaines d’industries
Ce programme vise à accélérer 60 entreprises formelles dirigées par des femmes. Il accorde une attention particulière à leur potentiel d’innovation, ainsi qu’à leur durabilité sociale et environnementale pour une durée de trois ans à raison de 20 entreprises par an. La première cuvée de femmes entrepreneures sélectionnées au Cameroun a participé à six mois de formation pour être boostées en compétences, connaissances, mentorat individuel, modèles économiques, entre autres. Des clés pour faire d’elles au final, de véritables capitaines d’industries qui pourront optimiser et recentrer leurs activités en vue de leur croissance et de leur expansion.
Sur les 24 au départ de cette cuvée, ce sont finalement 21 femmes cheffes d’entreprises de cette première cohorte qui ont reçu des parchemins sanctionnant ce parcours de six mois. C’était le vendredi 16 février 2024. Avant de recevoir ces certificats, les candidates ont au préalable convaincu un jury d’expert et professionnels de divers secteurs devant lequel elles ont présenté et défendu les orientations de leurs différents projets à la lumière des acquis glanés pendant le temps de ce programme.
« Cette formation Wonder m’a apporté beaucoup de choses. Au départ quand nous avons souscrit, que nous avons été sélectionnées, certes nous étions déjà directeur d’entreprise depuis des années, mais il y avait des choses comme la gestion de la comptabilité, la gestion du compte d’exploitation, le contrôle des ressources humaines, la gestion du personnel, on ne savait pas comment les recruter et quand on les a recruté, quelles sont les fiches de postes. C’est donc dans ce programme que nous avons appris à gérer le personnel, nos capitaux, nos investissements et en cas de financement, d’emprunt bancaire, comment gérer l’argent d’autrui »,
a indiqué Laurentine Mvondo, une des récipiendaires qui investit dans le domaine de l’agriculture.
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Le programme Wonder crée des synergies
Le programme Wonder vise également à créer des synergies avec le gouvernement camerounais, les financiers et les autres parties prenantes qui travaillent avec les femmes entrepreneures, apprend-on. Pour Antoine Nkolo Biyidi, le directeur général chez JFN Center, “Il est reconnu que les femmes camerounaises sont naturellement dynamiques, qu’elles entreprennent beaucoup. On se rend compte que ces femmes ont des entreprises qu’on qualifie en général d’entreprises de subsistance, qui ne génèrent pas de valeur pour contribuer à la croissance économique du pays, naturellement, à la création des emplois. Il était donc temps, qu’on se pose la question pourquoi et on s’est rendu compte que c’est parce qu’elles ne recevaient pas de financements, elles n’étaient pas soutenues par les banques, parce que les banques estimaient que ces entreprises n’étaient pas bancables“, relève -t-il.
Actoine Nkolo Biyidi relève que cette analyse a permis à la Bad, qui finance beaucoup l’entreprise féminine en Afrique, de se dire qu’il fallait que ces femmes aient la possibilité de pouvoir restructurer leurs entreprises.
Mathias Mouendé Ngamo