Douala: Deux morts dans l’effondrement d’un immeuble à Akwa
- 18 juillet 2013
- 0
Une femme enceinte et sa fille de 4 ans ont été retrouvées mortes sous les décombres d’un bâtiment R+6 à Akwa, mercredi 17 juillet 2013.
Après six heures de fouille, les sapeurs-pompiers ont localisé les dépouilles de Carole, une femme enceinte (de cinq mois) âgée de 28 ans, et sa fille âgée de 4 ans. Les corps ont été ensevelis dans l’effondrement d’un immeuble R+6 en construction, à la Rue Mermoz au quartier Akwa à Douala. Un pan entier du bâtiment s’est écroulé. Les victimes occupaient une pièce au premier étage et étaient endormis au moment du drame, vers 4 heures.
Des engins de la société d’Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) ont été affrétés pour dégager les débris. Les véhicules sont arrivés sur les lieux autour de 11 heures, soit 6 heures après le drame. Les habitants, tenus à bonne distance, ont manifesté leur mécontentement. Ils ont jugé l’opération de sauvetage « très lente ». Un peu plus tôt dans la journée, ils ont voulu engager les fouilles, face à l’inaction des forces du maintien de l’ordre. Ils ont été dissuadés.
Junior Divine Ndjomdjo, le conjoint de Carole, est disc Joker dans une discothèque à Douala. Il n’était pas à la maison au moment de l’effondrement. Il n’a pas supporté le choc et s’est évanoui. Il a été conduit de toute urgence à l’hôpital Laquintinie. Deux occupants coincés dans l’autre pan de l’immeuble encore debout ont été extirpés par les sapeurs-pompiers, perchés sur des échelles. Ils ont été conduits dans un centre de santé.
Le domicile de Bebey Eyoum, une habitante du quartier, a été détruit en partie par les gravats. La dame s’en est tirée saine et sauve.
« J’ai entendu un grand bruit dans la nuit. Je me suis dit que c’était des voleurs de tôles. Quand je suis sortie, j’ai vu un épais nuage de poussière »,
raconte Bebey Eyoum.
Des riverains indiquent qu’une dalle de l’immeuble s’était déjà effondrée il y a quelques mois. La Communauté urbaine de Douala (Cud) avait été saisie. « Quand je suis arrivée ici en 2009, l’immeuble en construction s’élevait déjà sur quatre étages. J’ai constaté que je n’étais pas en sécurité et j’ai écris à la Cud. Une équipe était descendue sur le terrain », affirme Agnès Edibe, délégué d’arrondissement de la Promotion de la Femme et de la Famille de Douala 1er. Les bureaux d’Agnès Edibe jouxtent l’immeuble écroulé.
Une commission d’enquête présidée par le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 1er, Jean-Marc Ekoa Mbarga, a été créée. Elle dispose de deux semaines pour rendre sa copie. «Le bâtiment R+6 ne respectait pas les normes en matière de construction. Nous avons donné des instructions pour que ce bâtiment soit entièrement rasé », a déclaré Paul Naseri Bea, le préfet du département du Wouri, qui promet des sanctions contre le promoteur et l’entrepreneur de cet immeuble.
Mathias Mouendé Ngamo