Bienvenue au « Campus gazon »
- 25 mars 2014
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Université de Douala. Les étudiants s’asseyent sur du gazon, en plein air, pour suivre les travaux dirigés. Depuis le mois d’octobre 2013, les étudiants de la filière Communication de la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh) de l’université de Douala suivent les Travaux dirigés (Td) assis sur du gazon, dans la cour. Lorsqu’ils n’ont pas investi le lieu-dit Mont des Oliviers près du réfectoire, ils sont regroupés dans un espace vert près du département de Communication, au campus 1, à l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec). Cet endroit, apprend-on, a été baptisé « Campus gazon ». Le chargé de Td, seul assis sur une chaise ou un banc de fortune, s’entretient avec les étudiants assis à même le sol. « Nous sommes obligés de nous y plier, sinon nous ne respecterons pas le programme et c’est nous, étudiants, qui serons perdants », indique Désirée, une étudiante inscrite en Communication niveau 2. Chaque groupe de Td est constitué d’environ 25 étudiants. Des responsables rencontrés au département de Communication expliquent que cette situation est due soit à l’insuffisance des salles de cours, soit à l’indisponibilité de celles existantes. « Certains enseignants s’y plaisent. Parce que lorsque les salles existent, elles ne sont pas aérées », précise Désirée. Seuls les cours de Td se tiennent en plein air. Les étudiants se réjouissent du fait qu’il ne pleuve pas, en ce premier semestre. Au second semestre, les cours en plein air ne sont pas du tout possibles à cause de l’abondance de pluies. « Tous les cours magistraux se passent dans les amphis », indique un enseignant de la Flsh. L’absence de salles de cours perturbe le bon déroulement des enseignements. Au lieu des quatre heures d’entretien programmés, l’enseignant dirige les travaux pendant seulement 1H30 minutes. Etudiants au lycée et au collège Face au manque de salles à l’université de Douala, l’université de Douala a entrepris des négociations avec des responsables de certains lycées et collèges de la ville, qui ont accepté de mettre leurs salles de classe à la disposition des étudiants. C’est ainsi que les étudiants de la Faculté des sciences économiques et de gestion appliquée (Fsega) font les travaux dirigés au Lycée bilingue de Deïdo et à l’Institut d’enseignement secondaire de Bonanjinje (Iesb). Ceux de la filière Droit squattent les salles de classe au Lycée technique de Douala-Bassa. Les étudiants des filières professionnelles du département Communication font des cours à l’école Emilie Saker, au quartier Akwa, à plus de 4 km du campus 1. La plupart du temps, les cours se tiennent dans la nuit et les samedis. Leur programmation en journée tient compte des programmes de cours des élèves de l’établissement hôte. « Les offres en salles de cours à l’université de Douala sont insuffisantes. Les enseignants sont dès lors obligés d’utiliser leur relation personnelle pour obtenir des salles et ainsi respecter leur programme. Un de mes collègues qui enseigne en Master Communication a réquisitionné une salle à l’Institut universitaire de technologies (Iut) », affirme un enseignant. Il y a quelques années, l’Université de Douala a aménagé des salles de cours au Matgenie à Ndokoti, pour pallier l’insuffisance de salles. Mais le problème persiste. En attendant que les travaux de construction de l’université engagés au quartier Pk 16 se terminent, les apprenants déplorent les dépenses liés au transport pour aller d’un site de cours à un autre. « Des étudiants passent toute une journée au campus, lorsque des cours sont programmés tôt le matin et d’autres cours tard dans la soirée. Ceux qui habitent loin et qui veulent économiser en frais de taxi sont obligés de se coucher sur le gazon pour patienter», déplore Gaëlle C., étudiante en filière Droit, niveau 3. Mathias Mouendé Ngamo