Musique. L’artiste Olivier Bonga s’est produit lors de la clôture du festival, samedi 1er décembre 2012 à l’Institut français de Douala. Le jazz et la musique world qui animaient le Quartier Sud en début de soirée ce samedi 1er décembre 2012 à l’Institut français de Douala a laissé place à un rythme du bled, de l’assiko. L’artiste Olivier Bonga donne le ton avec une voix puissante. L’ambiance prend de la couleur avec le jeu du percussionniste baptisé «Monde entier ». Le musicien émerveille les spectateurs de par son habileté à manier les instruments. Il est comme en transe. Il joue au tam-tam avec les poings, les bouts de doigt, debout ou allongé à même le sol. Tout un spectacle. Cinq minutes plus tard, le décor de la scène se complète. Quatre danseurs, dont trois hommes et une femme, font leur entrée. Ils ont des pagnes noués autour des reins. Les pas de danse sont en symbiose avec les percussions orchestrées par Garry à la basse, Donas à la guitare, Nemero au piano, Belmond à la batterie. Les danseurs retiennent l’attention du public lorsqu’ils tiennent en équilibre une bouteille de bière sur la tête, en exécutant des pas de danse. Ils décapsulent ladite bouteille avec une ongle et avalent tout le contenu d’un trait. Applaudissements. Les spectateurs sont debout lorsque le spectacle s’achève autour de 22h30 minutes. Tous les artistes qui se sont produits durant les quatre jours du festival Quartier Sud montent sur scène pour communier avec le public. Ce public a eu droit en début de soirée à la prestation de deux autres artistes. C’est le bassiste Alexis Prigas qui a ouvert les rideaux lors de cette soirée de clôture. Il a promené les spectateurs à travers les chansons extraites de son album baptisé « Spleen and Joy ». On reconnait les titres « Konig-Konig » et « Joy ». Les chansons du bassiste sont inspirées par quelques jeux d’enfant. Alexis Prigas est accompagné par Léo Ndi au balafon et Gires au piano, entre autres. L’artiste Eddy Berthy arrive sur scène à la suite d’Alexis Prigas. Elle chante des chansons de « Tuwé », son dernier album sorti en 2011. L’artiste profite de la célébration de la journée internationale de lutte contre le Sida, pour sensibiliser le public sur le fléau. Son titre « J’attendrais » appelle les uns et les autres à s’abstenir ou à se protéger lors des rapports sexuels. Eddy Berthy chante aussi pour demander aux Camerounais qui se plaignent de la vie difficile en Europe, de retourner au pays.   Mathias Mouendé Ngamo            Interview « Les gens ont soif de spectacles» Calvin Yug. Le directeur artistique du Quartier Sud fait le bilan de la deuxième édition du festival.   Quel bilan faites-vous de cette deuxième édition du festival ? C’est un bilan sur deux phases. La première phase concerne le côté artistique. Les artistes se sont donnés à fond pour l’aboutissement de ce programme dès le début des ateliers et pendant la restitution. On a senti que chacun a apporté du sien et du beau. Les programmes ont été respectés. On est comblé sur le côté artistique. D’un autre côté, je parlerais du mécénat, du financement, les relations avec les entreprises et institutions de soutien. Ce plan a été négatif. Mais on ne s’y est pas trop attardé. On avait des attentes pour faire plus beau cette année, mais c’était le plan A de l’Equipe du Sud. C’est le plan B, celui qui consiste à prendre en charge le festival avec les artistes, qui a marché. Notre idée au départ est de souvent faire venir les artistes internationaux au festival. Les rencontres se sont faites avec l’international sur le plan des ateliers. Ils devaient normalement revenir ici pour la restitution. Les moyens ne nous ont pas permis de les avoir. Je rentre ravi avec en image tous les sourires des spectateurs et même quand parfois il n’y avait pas assez de public. Le plus important, c’est le beau, qui apporte la joie au cœur, nous permet de garder en éveil ce patrimoine que nous voulons garder pour aller à la rencontre de l’autre. Vous avez créé des t-shirts lors de cette édition C’est un concept que nous avons mis sur pied avec e concept S-Team, basé sur une autre forme de communication par les t-shirts, des créations faites par les artistes eux-mêmes. L’année dernière on avait communiqué avec les t-shirts, mais ils étaient uniquement arborés par les organisateurs du festival. Les gens se sont signalés et ont demandé des t-shirts. Nous avons reçu un maximum de commandes par facebook et par mail. Nous avons confectionné quelques t-shirts, mais il n’y avait pas assez pour tous les demandeurs. C’est une façon de communiquer.  Beaucoup de gens ont découvert le festival à travers le t-shirt. Plusieurs grands festivals le font dans le monde entier. Quelles innovations pour la prochaine édition ? Quartier Sud est un festival parti pour ne plus s’arrêter. Depuis plus de dix ans, nous faisons beaucoup d’ateliers et des restitutions de par le monde. Avec la banque de données que nous avons et nos rencontres et échanges à l’extérieur, on s’est demandé comment présenter tout ça au public et le mettre à la disposition d’un grand nombre. C’est ainsi qu’est né le festival. Quartier Sud est un espace de diffusion et de valorisation de notre culture. Nous pensons déjà comment va se passer la troisième édition du festival. Il y a eu des réunions bien avant la clôture de cette édition 2012. Notre objectif est d’aller plus près des quartiers. Les gens sont assoiffés de spectacles dans les quartiers. Propos recueillis par Mathias Mouendé Ngamo