Mathias Mouendé Ngamo du journal Le Jour et Michèle Ebongue de DataCameroon présentent le résultat de leur enquête sur la disparition de la mangrove à Bonabéri

Les résultats de six mois d’investigation sur la perte de cet écosystème ont été présentés au public le lundi 12 décembre 2022 à Douala.

Avec une perte de 6,2% chaque année, soit environ 31% de surfaces décimées ces cinq dernières années, la zone de Douala-Bonabéri connait le taux le plus élevé de destruction de la mangrove dans l’estuaire du Wouri. C’est le résultat des travaux d’enquête menés pendant six mois par des journalistes au Cameroun. Lors de la restitution de ces travaux lundi 12 décembre 2022 à Douala, Mathias Mouende Ngamo, l’un des journalistes qui a pris part à ces investigations, a expliqué que parmi les principales causes de la disparition des mangroves dans le Littoral figurent en bonne place l’insouciance des populations. Aussi, la crise socio-économique qui sévit dans les régions Sud-ouest et du Nord-ouest ont poussé des personnes déplacées internes à couper des mangroves pour se créer des habitats.

Pour mener ces enquêtes, dix journalistes constitués en binômes sont repartis dans trois régions notamment des zones spécifiques de Limbé dans le Sud-ouest, Douala-Bonabéri, Kribi dans le Sud, où l’on trouve des mangroves. Cette initiative pilotée par Adisi Cameroun rentre dans le cadre du projet Open Data for Environment and Civic Awareness in Cameroon (Odeca). Il était question dans cette enquête de montrer les causes, les manifestations, les conséquences de la destruction des mangroves. Aussi, d’évaluer le niveau de menaces pour un plan de riposte urgent et efficace. 

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Datajournalisme

Pour Paul Joel Kamtchang, secrétaire exécutif d’Adisi, il nourrit l’espoir que ces travaux auront un écho favorable pour le changement des mentalités des populations qui détruisent les mangroves pour construire des maisons d’habitations ou à d’autres fins.

« On le fait avec espoir. C’est pour ça que vous voyez on réunit des experts qui vont dans le même sens que nous et qui peut permettre au moins que cela soit pris au sérieux et en considération par les parties prenantes »,

a-t-il laissé entendre. Il précise que la cible à l’issue de cette enquête ne se limite pas seulement aux gouvernants et aux élus locaux, mais davantage aux populations qui y vivent.    

Deux binômes ont pour l’heure déjà bouclé et publié leur travaux. Mathias Mouende Ngamo, journaliste au quotidien Le Jour, avait pour binôme Michèle Ebongue, journaliste à Data Cameroon. A côté des recherches en ligne, la chasse aux documents et l’interview des experts, ces reporters ont effectué des descentes de terrain dans les quartiers Mambanda et Bonabomè dans l’arrondissement de Douala 4ème.

Pour parvenir à ces résultats, ils ont dû faire face à plusieurs difficultés. « Nous travaillions avec le Datajournalisme. Il fallait comprendre comment cela fonctionne, les méthodologies en terme de Data journalisme. Le terrain n’était pas praticable. L’accès aux informations. Les données au niveau des autorités n’étaient pas toujours disponibles. Il fallait trouver un plan b pour avoir certaines informations » relève Michèle Ebongue.

Moustapha Oumarou Djidjioua