Les entreprises numériques de la sous-région ont capté moins d’1% d’investissement sur les 2,5 milliards d’euros investis ces cinq dernières années en Afrique.

L’Afrique centrale ne profite pas encore des chaines de valeur mondiale de l’innovation numérique. Sur les 2,5 milliards d’Euro investis en Afrique pendant les cinq dernières années, les entreprises numériques des pays de la Communauté économique de l’Afrique centrale (Cemac) ont capté moins d’1%. C’est pour inverser la courbe que s’est tenue à Douala, le festival de l’innovation digitale. Une initiative qui vise à attirer davantage des investisseurs dans la zone de la sous-région de l’Afrique centrale.

Le promoteur de ce festival voit en cette rencontre une occasion de connecter également les entreprises numériques de l’Afrique centrale afin qu’elles soient plus compétitives sur le continent.

« L’idée est d’explorer des potentiels de collaboration entre les pays de l’Afrique centrale et voir comment en terme de région on peut être plus important sur le continent »,

a fait savoir Steve Tchoumba, le directeur exécutif d’ActivSpaces.

Parrainé par l’agence de coopération allemande Giz sous l’organisation d’ActivSpaces, plusieurs pays de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest ont répondu présent à ce festival de l’innovation digitale. Le Gabon a partagé son expérience dans le domaine de l’entrepreneuriat numérique. « Au Gabon, nous travaillons pour créer des infrastructures pour permettre aux jeunes de profiter des avantages de l’économie numérique. Nous sommes fiers d’être là et d’œuvrer avec les frères de la sous-région pour travailler ensemble afin de promouvoir l’entreprenariat numérique et l’économie digitale », a laissé entendre Yannick Ebibie, le directeur de la société de l’innovation du Gabon et par ailleurs représentant du ministre gabonais de l’innovation à ce festival.

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Mettre tous les acteurs en réseau

Pour le ministre des Petites et moyennes entreprises de l’économie sociale et de l’artisanat (Pmeesa) du Cameroun, ce festival entre dans le cadre du prolongement de la bourse de l’innovation. « Il faut mobiliser et mettre en réseau tous ces acteurs et leur fournir des clés pour une participation beaucoup plus proactive de nos jeunes dans la transformation numérique et dans la capacité des investisseurs à tirer partie des opportunités que présente l’économie numérique », a martelé Achile Bassileken III, le ministre camerounais des Pmeesa.

Parmi les obstacles liés au développement dans le secteur de la digitalisation, figure le manque d’investissement. Pour Steve Tchoumba, il faut créer des investisseurs locaux qui s’intéressent à investir dans le digital.

Pendant les deux jours du festival de l’innovation digitale, des stands pour les startupeurs ont été dressés afin de leur permettre de montrer leur savoir-faire. « Des financements, on n’en a pas. Ce qui rend les choses extrêmement difficiles. Nous faisons de la concurrence avec des personnes qui ont des niveaux de financement avancés, car la facture que le fournisseur Cloud nous donne, c’est la même ailleurs », a déploré Badroudine Njifon, le promoteur d’une start-up et expert en cyber sécurité. Il déplore le fait qu’il soit souvent obligé de faire de petits jobs pour avoir un peu de sous pour faire avancer son projet.

Mathias Mouendé Ngamo