L’édition 2017 des journées des communautés de Sodiko, Botina, qui s’étend du 04 au 25 mars, est l’occasion d’un partage de culture.  
Bien plus qu’une danse, c’est un rite d’initiation. Les trois hommes en présence ont le torse et les pieds nus. Le premier, dans la posture de gourou ou d’initié, est vêtu d’un pagne de couleur rouge. Il arbore autour du cou, un collier fait à base de coques d’escargots. Un petit sac en forme de bandoulière est accroché à son épaule. D’autres symboles de la tradition Sawa tels que les cauris sont visibles sur son chapeau de paille. Il ne se sépare pas du chasse-mouche et de la petite calebasse qu’il tient fermement dans sa main gauche. Les deux autres danseurs sont méconnaissables. Ils sont oints d’un liquide de couleur noire. Lorsque le grand initié entonne des chansons, ou mieux invoque les esprits, les deux acolytes se déplacent d’un point à l’autre de l’esplanade. Des curieux et une dizaine de chefs traditionnels de différentes régions du Cameroun présents, assistent ensuite à une démonstration rituelle qui s’assimilerait au passage d’un être vivant au pays des morts, et le processus inverse. Une communication avec l’au-delà.Ce spectacle de danse ou ce rite d’initiation est présenté ce samedi 4 mars dans la grande cour du lycée bilingue de Sodiko à Bonabéri, dans l’arrondissement de Douala 4ème. C’est à l’occasion du lancement l’édition 2017 du festival Botina/journée des communautés de Sodiko. Le festival qui s’achève le 25 mars 2017, a, entre autres objectifs, de contribuer à la construction identitaire à Douala, en proposant un rendez-vous qui contribue au dialogue des cultures, et valoriser le patrimoine traditionnel, culturel et touristique de Sodiko, apprend-on. Le programme du festival se décline en travaux d’intérêt général, concertations, visites culturelles, marches sportives, kermesses, élections de Miss, conférences publiques. Rites
Un accent est mis cette année sur les rites initiatiques. Plusieurs cérémonies du genre sont prévues sur le site sacré du village Sodiko, où des chefs de famille recevront des attributs. Il sera également question selon S. M. Ruben Ness Essombey Ndambwe, le chef du village Sodiko et promoteur du festival, d’invoquer les ancêtres, d’implorer des bénédictions chaque soir avec des tam-tams et des lumières éteintes. Pour valoriser l’intégration des peuples, plusieurs des chefs traditionnels des dix régions du pays sont de la célébration. Une occasion est donnée aux invités de découvrir des pans de la culture de ces régions lors des soirées dites d’allégeance des communautés. Près de vingt chefs traditionnels africains du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Nigeria, de la République centrafricaine, de la Rdc, de l’Afrique du Sud et du Mali sont aussi attendus lors de la clôture de Botina, le 25 mars 2017. Mathias Mouendé Ngamo