Déguerpissement. Les propriétaires étaient établis sur un terrain litigieux situé au quartier Ndoghem 2 à Douala.   350 commerces ont été détruits jeudi 10 septembre 2011 à Douala au quartier Ndoghem 2, non loin du lieu-dit « Ancien dépôt de planches ». Les commerces détruits étaient installés depuis près de 13 ans, sur le site de la défunte « Safil », une société de fabrication du fil à coudre. Au total 85 dépôts de planches, 22 ateliers de transformation de bois et plus de 200 boutiques et conteneurs ont été saccagés. Selon des témoins, les casses ont débuté autour de 4 heures du matin, sous l’encadrement des policiers du Groupement mobile d’intervention N°2 (Gmi). A en croire les sinistrés, le déguerpissement est l’œuvre de Rhode Sack, la patronne de la défunte Safil. « De gros engins ont tout rasé. Je suis arrivée vers 7 heures, tout était déjà par terre. Comment on peut détruire des gens dans la nuit. Nos marchandises ont été volées. J’ai perdu des vêtements et des machines à coudre de mon atelier de couture. Nous avons été enregistrés, mais rien ne garantit que nous serons dédommagés », se lamente Blanche Tiaze, une sinistrée Les commerçants détruits indiquent qu’ils sont établis en ces lieux depuis 1999, 14 ans après la faillite de la société Safil. Ils soutiennent qu’ils se sont toujours acquittés du loyer compris entre 3.000 et 25.000 F.Cfa. Les déguerpis disent être victimes d’un litige foncier qui oppose Dieudonné Kamdem, acheteur du terrain, à Rhode Sack. «Après la faillite de la Safil, l’entreprise a été mise à la disposition d’un liquidateur avec lequel j’ai signé un contrat. Nous lui reversions les frais de location. En 2007, le liquidateur nous a fait comprendre que la société a été cédée à Dieudonné Kamdem, à qui nous reversions désormais les frais. En juin dernier, Me Pierre Epossi, l’avocat de Rhode Sack, nous a dit que sa cliente a gagné le procès qui l’opposait à Dieudonné Kamdem. Il nous a donné huit jours pour quitter les lieux », explique Boniface Ngango, chargé de la collecte des frais de location. Ce dernier indique qu’il a entrepris des démarches auprès de la préfecture du Wouri, sans suite. « Le 26 juillet 2011, le préfet a signé un arrêté pour nous demander de partir », ajoute Boniface Ngango. Mathias Mouendé Ngamo