Litige foncier. Un arrêté ministériel constate la nullité des titres fonciers dont ils sont détenteurs sur une superficie de plus de 130ha dans ce quartier situé dans l’arrondissement de Douala  3ème.   Des propriétaires de terrain à Yatchika, un village situé dans l’arrondissement de Douala 3ème, ont observé un mouvement d’humeur mercredi 14 août 2013. Pancartes en main, ils exprimaient ainsi leur ras-le-bol face à une menace de déguerpissement qui plane sur eux depuis près d’un an. Ils ont protesté après que des croix de saint André ont été apposées sur certaines de leurs constructions, alors que rien n’est encore fixé sur une éventualité de leur dédommagement par le gouvernement. Une autre manifestation du genre avait été organisée à Yatchika le 7 août dernier. Ce jour-là, les mécontents ont chassé des agents de la délégation régionale des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières du Littoral, descendus sur les lieux pour procéder à une identification. Les propriétaires de terrain annoncent d’autres mouvements d’humeurs si la lumière n’est pas faite dans cette affaire. Ils sont au total plus de 600 propriétaires de terrain à Yatchika qui ont perdu le sommeil depuis le 4 décembre 2012. Un arrêté signé à cette date-là par le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières constate « la nullité d’ordre public » des titres fonciers numéros 26278 et 31348/Wouri sur lesquels ils sont établis. L’arrêté indique l’empiètement desdits titres fonciers dans le domaine privé de l’Etat. « Les parcelles de terrain concernées réintègrent purement et simplement l’assiette du titre foncier n°2861/Wouri », relève le document. Les propriétaires de terrain des superficies indexées, plus de 130ha , assurent documents à l’appui, qu’ils ont acquis à titre onéreux ces parcelles de terrain appartenant à la collectivité villageoise de Yatchika. Ladite collectivité ayant bénéficié de la rétrocession d’espaces vitaux aux sept villages du canton Bakoko de Douala par l’Etat camerounais, le 9 avril 1992. « Les actes de vente ont été régulièrement signés par devant Notaire et les prix objet de la vente, intégralement payés. Certains acquéreurs ont déjà obtenu leur titre foncier. D’autres régulièrement enregistrés ont engagé des procédures de morcellement desdits titres fonciers devant les instances compétentes. De nombreuses familles y vivent déjà », se plaint un propriétaire de terrain. Les acquéreurs de terrains à Yatchika se sont regroupés en collectif pour défendre leurs intérêts communs. Ils ont appris que le gouvernement veut céder l’espace querellé aux Chinois. Et déplorent le fait que la partie venderesse, les autochtones, n’a pu leur fournir aucune explication sur cette situation. Le collectif relève en outre une curiosité. Un titre foncier a été délivré le 12 février 2013 sur la parcelle où pèse « la nullité d’ordre public». L’opération d’indentification entamée sur le site n’a duré qu’une semaine, puis a été suspendue, déplore un membre du collectif.   Mathias Mouendé Ngamo