La jeune dame titulaire d’un diplôme professionnel dans le domaine recherche un emploi stable pour dévoiler tout son potentiel dans ce métier dit d’hommes.

Ce n’est pas si souvent que l’on retrouve le chalumeau, la meule ou la pince à souder dans les mains d’une femme. Mais chez Rosine Pangou, c’est bien plus qu’une habitude. La jeune camerounaise résidente à Douala manie ces outils très régulièrement, depuis qu’elle a décidé de suivre sa passion, la soudure-chaudronnerie.

Et elle ne se limite pas qu’aux tâches de second rang. Sous le couvert d’une entreprise spécialisée dans le domaine, Rosine Pangou a déjà participé à la réalisation d’une charpente métallique d’une société de la capitale économique. Elle a également apporté de son expertise dans la réalisation d’un bac à traversée d’eau dans le département du Moungo. Chaque prestation suscite la curiosité des usagers.

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“Etonnés de voir une femme à la soudure”

«Une fois, j’étais simplement entrain de revêtir un portail; D’y mettre de l’antirouille. Plusieurs personnes se sont arrêtées pour observer. Certainse m’ont demandé mon nom et si j’étais bien une femme. Elles étaient étonnées de voir une femme à l’œuvre »,

raconte Rosine. Qui fait savoir qu’il y a bien plus de spectateurs lorsqu’elle se sert de la meule. La jeune dame indique qu’il arrive des fois que des clients sollicitent dans l’atelier que leur travail soit fait par Rosine, juste par curiosité.

Mention “Honorable”

Ses compétences, la jeune soudeuse les identifie dans les pans aussi variés et techniques que le traçage et la chaudronnerie, la soudure OA, SAEE ou SWAW, le soudage Co2 ou encore les dessins industriels. Des modules de formation qu’elle a suivis et assimilés lors de son apprentissage en 2021 au Centre de formation professionnel d’excellence (Cfpe) de Douala. Elle en ressort avec un Diplôme de qualification professionnelle (Dqp) en soudure-chaudronnerie. Lors de sa soutenance de fin de stage, la jeune dame de 35 ans, seule dame dans la filière, décroche une mention «Honorable» du jury conquis.

« J’ai choisi ce métier par passion, à la suite des commentaires de papa qui y a fait carrière. Je me suis demandé pourquoi pas une femme en soudure chaudronnerie. Je me suis lancée », indique-t-elle.

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En quête d’emploi stable

Rosine Pangou à la pince à la soudure à la pince

Ce ne sont pas les difficultés qui manquent. Après un stage dans une entreprise et quelques dépannages à gauche et à droite, la jeune dame est aujourd’hui en recherche d’emploi. Elle fait savoir qu’elle a déposé des demandes dans plusieurs entreprises de la place, en vain. « Dans certains pays on refuse aux femmes de souder. Un peu comme à Dubaï où j’ai été. Il est interdit à la femme de faire soudure-chaudronnerie, pourtant on peut gagner sa vie avec. Ce qui est surprenant là-bas à Dubaï, c’est qu’ils te passent quand même au test, juste pour voir si réellement tu es à mesure de souder, surtout lorsqu’il s’agit de femme africaine. C’est une difficulté », déplore Rosine. Elle cite entre autres difficultés aussi, les taquineries des hommes.

Fille unique dans une famille de cinq enfants, Rosine Pangou a viré en soudure-chaudronnerie après l’obtention d’un Brevet de technicien supérieur (Bts) en Commerce international décroché en 2015 dans une université privée de la capitale économique. Elle est aujourd’hui en quête d’un emploi stable. Son objectif est de faire carrière dans le domaine, « de briller, d’être comme une étoile. De m’intégrer dans une structure et de montrer aux yeux du monde qu’une femme peut aussi aller en mer et faire des travaux de soudure-chaudronnerie comme le font les hommes », soutient la jeune fille âgée de 35 ans, optimiste.

Mathias Mouendé Ngamo