Art plastique. L’exposition de Jean Michel Dissake Dissake baptisée « La palabre écologique », est un plaidoyer pour la sauvegarde de l’environnement.

Des feuilles mortes jonchent le sol. Elles sont disposées au pied des quatre murs dans une salle du Cercle municipal de Bonanjo à Douala. Ici, tout renvoie au milieu naturel ce mercredi 29 mai 2013. Les toiles accrochées là haut ne contrastent pas avec la thématique. Les œuvres sont faites à base d’objets récupérés dans la nature, et dans la forêt principalement. On y retrouve des lianes, de la jacente d’eau, des racines et troncs d’arbres, notamment. Tous ces éléments mis ensemble concourent à l’élaboration d’un plaidoyer pour la protection de l’environnement. Jean Michel Dissake Dissake présente « La palabre écologique ».

A travers cette exposition, l’artiste veut restaurer la forêt et lui restituer ce qui lui revient de droit. Au milieu des toiles et au centre de la salle du Cercle municipale, il y a une installation. C’est une représentation de la forêt sacrée. « Jean Michel Dissake Dissake veut reconstituer toute la forêt sacrée que nous avons détruite », indique Delphin Nana, directeur artistique de l’exposition. Et au cœur de cette installation, il y a l’arbre de la connaissance. « L’œil de Dieu », représenté par une ampoule dans une sorte de calebasse, veille sur les esprits des hommes et des animaux, et s’assure d’un certain équilibre entre les différentes entités de la nature. « Avant, les hommes et les bêtes vivaient ensemble. Puis un jour, les animaux se sont plaints du comportement crapuleux des hommes. La guerre a éclaté. Dans ce désordre humain, c’est la forêt qui empathie. On abat les arbres, l’écologie souffre », explique Prof Valère Epée, linguiste et parrain de l’artiste.

Pictosculpture

Le vernissage de l’exposition « La palabre écologique » a eu lieu jeudi 30 mai 2013. Le public a eu l’occasion de découvrir ce courant plastique d’un autre genre dans lequel excelle Jean Michel Dissake Dissake. Le linguiste Valère Epée l’a baptisé la pictosculpture. Il s’agit d’un art qui associe la peinture et la sculpture. Il met l’homme en contact avec son environnement. Jean Michel Dissake Dissake en est le précurseur. Il sculpte avec les lianes taillées dans la forêt sacrée de Babenga, petit village situé dans l’arrondissement de Dibombari, où l’artiste tient un fauteuil de prince. Les lianes ont une forme sinusoïdale. Les toiles ne sont pas uniformes. Il y a en a qui renvoient aux feuilles, à des sortes de cercles, à des rivières. Certains tableaux sont plaqués contre le mur, tandis que d’autres ont plus de reliefs. La tôle, le sable, l’argile, les papiers journaux sont d’autres matériaux dont se sert le prince de Babenga, l’inventeur de la pictosculpture.

Mathias Mouendé Ngamo