Festival. La 9ème édition de cet évènement culturel annuel n’a pas rassemblé grand monde samedi 25 février 2012, dans les artères de l’arrondissement de Douala 5ème.   En tête de peloton, des fontélé (gardiens de la tradition) donnent le ton. Ils sont suivis par de jeunes forains dans une sorte de pirogue en tissu, dont ils ont chacun noué une ficelle à la taille. La barque avance, comme propulsée par les vibrations du carreau de la fanfare qui suit juste derrière. Des hommes sur échasses égayent le décor. Et maintenant, des carrés de festivaliers en tenues multicolores se déploient à travers les rues du quartier Bonamoussadi. Il est environ 16 heures, ce samedi 25 février 2012. La caravane du carnaval de Douala « Images de reine», 9ème édition, est en marche. Le départ est donné à la sous-préfecture de l’arrondissement de Douala 5ème. Des couleurs et des modèles, il y en a cette année. Les carreaux sont constitués pour la plupart de femmes arborant des robes en cerceau de deux ou plusieurs couleurs. Elles sont coiffées de larges chapeau, style sombrero. Certaines d’entre-elles tiennent des ombrelles à la main qu’elles agitent de temps en temps. Un carré est occupé par des festivaliers en robe de couleur orange et noire. Un autre carré est formé de festivaliers en couleurs blanche et vert citron, couleurs à l’honneur cette année. On retrouve également des couleurs violette, bleue, chocolatée. Des associations et groupes culturels sont aussi de la fête. Il s’agit entre autre de « Dazi A Jetba Bamendou de Douala », de « Mecuda dance ». Les ressortissants toupouri ont constitué un carré. Torses nus et bâtons à la main, ils animent les rangs à leur manière. En queue de peloton, une sorte de train d’une compagnie de téléphonie mobile, sponsor de l’évènement, attire les regards. La caravane est animée par des chants religieux, des tubes de l’heure et des ritournelles bien connues du terroir. La mascotte Ngando Picket est aperçue dans les rangs. La troupe traverse l’Institut polyvalent Nanfah. Les élèves dudit établissement scolaire présents dans la caravane redoublent d‘animation. Un speaker dans une voiture sonorisée les accompagne en musique. Les enfants sont joyeux. Les plus « fous » aspergent leurs camarades d’eau. Les festivaliers passent devant le carrefour « Bijoux Makèpè ». Quelques moto-taxis s’infiltrent dans les rangs. Un petit embouteillage s’est vite créé, mais aucun incident d’envergure n’est enregistré. En début de défilé, un spectateur qui a failli orchestrer un heurt, a été aussitôt maitrisé par des jeunes se déplaçant sur des rollers. La sécurité est renforcée par des vigiles d’une société de gardiennage et des karatekas du « Mbem mwa sawa club ». Le point de chute des défilants est le rond point Makèpè autour de 17 heures. Ici, des prestations scéniques sont au programme, notamment le passage de l’artiste Hugo Nyamè. En début de journée, une rencontre de football féminin et du painting show ont été organisés. Le match de football a été remporté par les dames de l’arrondissement de Douala 1er. La dame de Douala 5ème qui remporte le concours de painting show a réalisé un tableau illustrant une femme rurale en pleine activité champêtre. « Ce qui a cadré avec le thème de la journée internationale de la femme qui se célèbre le 8 mars prochain», ont indiqué les membres du jury. Les rangs se retrecissent Mais le carnaval de Douala n’aura pas mobilisé autant de monde cette année. On se souvient que l’année dernière lors du déploiement des festivaliers dans l’arrondissement de Douala 4ème, on a recensé bien plus de carrés de participants et de groupes d’animation. Les habitants de Bonabéri étaient sortis en nombre apprécier le passage des forains. Des tout-petits s’étaient même offert le luxe de suivre le cortège sur plusieurs mètres. A Bonamoussadi samedi dernier, le décor était tout autre. Les rangs de la caravane se sont rétrécis « La caravane était plus animée l’année dernière à Bonabéri. Il y avait plus de festivaliers et tout était bien organisé », a décrié un festivalier qui participe au carnaval depuis plusieurs éditions.   Mathias Mouendé Ngamo