L’État qui veut porter ce taux à 50% avant l’horizon 2035 a invité les Pme des secteurs agricoles et agroalimentaires lors des journées nationales de réseautage à mutualiser leurs énergies.

98% des entreprises au Cameroun sont des Pme. Selon les statistiques, ces Petites et moyennes entreprises contribuent à hauteur de 30% dans le Produit intérieur brut (Pib) du pays. Elles souffrent cependant de plusieurs problèmes structurels qui plombent leur développement. Au rang de ces maux qui produisent un impact négatif sur les performances, les spécialistes déplorent l’individualisme des entrepreneurs du secteur.

« On ne peut pas réussir en entreprenariat en étant seul. Chaque personne apporte un plus et vous permet de faire grandir votre business»,

a rappelé Landry Noutchang. Cet expert consultant s’exprimait ainsi lors des journées de réseautage des acteurs du programme intégré de valorisation et de transformation des produits agricoles et agroalimentaires tenues à Douala les 02 et 03 novembre 2020.

Se mettre en réseau pour plus de performances

Cet évènement organisé par l’Agence de promotion des petites et moyennes entreprises (Apme) sous le patronage du ministère de tutelle s’est articulé autour de quatre grands axes. Il s’agit notamment de l’implication des collectivités décentralisées dans l’animation ; l’amélioration technique et technologique des unités ; les financements appropriés aux différents acteurs et la coopération inter-entreprises et institutionnelle.

Le but de ces journées étant au final de valoriser le Made in Cameroon et mettre les Pme agricoles et agroalimentaires en réseau pour plus de compétitivité et de productivité. Dans le volet de la mise en réseau justement, les entrepreneurs ont été édifiés sur l’importance du réseautage et ont acquis les clés les permettant de mettre sur pied des réseaux performants.

Les Pme ont exposé leur savoir-faire lors des journées nationales de réseautage à Douala. Crédit Photo: Mathias Mouendé Ngamo

« Avoir un bon réseau, c’est trouver des gens avec qui on a des connexions pour atteindre nos objectifs. On ne peut pas être spécialiste de tout. Il vaut mieux bien s’entourer des bonnes personnes pour développer son business et entrer en contact avec les prospects »,

renseigne Landry Noutchang. Le réseau permet ainsi d’avoir un riche carnet d’adresse, d’accroitre sa visibilité et augmenter ses revenus. 

Pme, mutualisez vos énergies

Pour Joseph Tchana, secrétaire général du ministère des Petites et moyennes entreprises de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa), les Pme des secteurs visés doivent résolument tourner le dos à l’individualisme. Elles doivent tout faire pour développer leur performance et donc réduire leur vulnérabilité. Toute chose qui passe par le réseautage matérialisé par la mise en commun des énergies, la mutualisation des connaissances et savoir-faire, apprend-on.

« Les Pme doivent considérer que se mettre ensemble dans le cadre des réseaux de partenariat c’est multiplier leur chance d’obtenir des parts de marché, d’améliorer leur capacité. La part des Pme est aujourd’hui d’environ 30% dans notre Pib. Notre objectif avant l’horizon 2035 est de porter ce taux à 50% », a détaillé Joseph Tchana.

Le secrétaire général du Minpmeesa a en outre invité les collectivités territoriales décentralisées, qui ont la promotion des Pme parmi leurs domaines d’intervention, à saisir l’opportunité pour impulser ce développement. Les entrepreneurs ont également bénéficié pendant ces journées de réseautage de l’accompagnement du Laboratoire national de contrôle de qualité des médicaments et d’expertise (Lanacome) pour les accompagner dans la démarche qualité.

« Nous nous sommes rendus compte qu’il y avait beaucoup de contaminants chimiques et biologiques dans nos produits. Nous voulons les accompagner les Pme à produire des produits locaux de bonne qualité grâce à une bonne démarche dans les bonnes pratiques de fabrication, mais aussi dans le suivi de la qualité des matières premières jusqu’à la libération des produits finis », a expliqué Dr Ngono Mballa Rose, directeur général de Lanacome.

Mathias Mouendé Ngamo