Hébergement. Des déguerpis peinent à trouver des maisons à louer dans les quartiers environnants.    Pulchérie Ajeh est retournée sur les décombres de sa maison au carrefour St Luc au quartier Nkomba à Bonabéri, ce samedi 29 mars 2014. Elle a du mal à quitter ce lieu où elle a passé onze années de sa vie avec sa petite famille. Trois jours déjà que la jeune dame est à la recherche d’une maison à louer dans les quartiers environnants, sans succès. Son premier fils âgé de 9 ans, élève en class Six à Mambanda, ne va plus à l’école. Les autres garçons âgés de 3 ans et des jumeaux de 3 mois sont hébergés chez une sœur au quartier Ngwélè. « Mes effets sont entassés chez une amie au quartier Forêt-Bar. Je dors chez des proches, sur des canapés, là où la nuit me trouve», confie la sinistrée. Roaline Ndondji, une autre sinistrée, a passé la nuit du mercredi au jeudi 27 mars 2014 avec son mari et ses deux enfants, dans les ruines de son magasin à moitié détruit par les casseurs. « Nous avons étalé un vieux drap par terre. Lorsque la pluie a commencé tôt jeudi matin, nous étions obligés de nous lever. Le magasin a été inondé, car les voies de canalisation d’eau ont été bouchées par les débris de parpaings », raconte la quinquagénaire. Elle indique qu’un proche lui a recommandé de rechercher une maison à louer au quartier Centre Equestre, à l’ancienne route de Bonabéri. Plusieurs autres sinistrés du quartier Nkomba éprouvent la même difficulté à trouver un logement, après les casses. Elie Martial Djoumessi indique qu’il a déjà visité trois quartiers de Bonabéri depuis mercredi. En vain. A la belle étoile Des déguerpis affirment qu’ils passent la nuit à la belle étoile, sur les décombres de leurs domiciles. Lors du passage du reporter vers 13 heures samedi 30 mars 2014, de jeunes gens sont allongés sur des meubles en plein air. Des femmes ont créé des foyers sur les débris de parpaing et font la cuisine. « On achète la nourriture dans les tournedos. Nos voisins ont trouvé refuge dans une église baptiste au quartier Centre Equestre à l’ancienne route », déclare Thérèse Ade, une autre sinistrée. Au lieu-dit Appolo, une vendeuse de beignets-haricot a aménagé un petit coin au milieu des ruines. Deux clients sont debout. Chacun tient son plat entre les mains. Plus loin, une vendeuse de Eru, une légumineuse, propose des plats aux déguerpis.    Mathias Mouendé Ngamo