Bonamoussadi. Les commerçants sinistrés du marché sont retournés sur les lieux le lendemain jeudi 23 février 2012, pour évacuer les détritus.   Une forte odeur de roussi se dégage du bloc 4 du marché de Bonamoussadi à Douala ce jeudi 23 février 2012. Il est environ 12 heures. Le couloir est obstrué de morceaux de bois carbonisés, de vêtements et laits de toilettes consumés. Des cendres et autres débris tapissent les lieux. Une bonne quantité de ces déchets est visible dans des boutiques, établies dans des conteneurs. Pelles et râteaux à la main, des commerçants s’attèlent à rassembler tous ces détritus, vestiges de l’incendie qui a ravagé 15 boutiques la veille dans cet espace marchand. Les ordures sont déversées dans un porte tout et conduites vers une décharge, à quelques encablures du marché. A l’intérieur de la boutique « Milo Shopping », on revêt l’intérieur du conteneur attaqué par les flammes, d’une couche de peinture rouge. Les propriétaires des boutiques ravagées par le feu sont revenus sur les lieux ce jeudi matin pour réaliser l’ampleur des dégâts. « Nous essayons de voir comment nous pouvons relancer les activités. Nous nettoyons ainsi, en espérant que cela va donner du courage à la bailleresse pour entamer les réfections », a confié Patrick Siewé, un des sinistrés. Poursuivant, il a relevé qu’après inventaire, « nous avons enregistré près d’un million de F. Cfa de perte dans cet incendie ».  Chez « Milo Shopping », une boutique de prêt-à-porter et vente de produits cosmétiques, l’émotion ne s’est pas encore dissipée. Le scénario de l’incendie de la veille trotte encore dans la mémoire de Milone Wanji, la responsable des lieux. «Nous sommes venus ici dans la nuit de mardi à mercredi dernier, vers minuit. Il y avait le feu sur la première rangée de boutique en face de la route. Ma boutique ne brûlait pas encore. Mais les gendarmes ne nous ont pas autorisés à traverser le cordon de sécurité. J’ai vu ma boutique se consumer. Je ne peux pas estimer les pertes. Mais tous les vêtements se sont brûlés. Les laits de toilette ont tous fondu sous le coup de la chaleur », raconte la commerçante, émue.  Du côté du bureau des commerçants du marché de Bonamoussadi, on indique qu’une liste de quinze boutiques sinistrées a été recensée. Elise Koulong, la présidente de l’association des commerçantes a relevé par ailleurs qu’une enquête a été ouverte par la police. Du côté des sinistrés, certains sollicitent l’aide de l’Etat, pour renouer avec leur gagne pain d’antan. « Nous allons procéder au nettoyage, et attendre. Que l’Etat nous vienne en aide et nous permet de sortir de cette situation », a exhorté des sinistrés. En rappel, un incendie a consumé quinze commerces au marché de Bonamoussadi dans la nuit de mardi à mercredi 22 février 2012. Le feu s’est déclaré autour de 23 heures. Les boutiques brûlées étaient établies dans des conteneurs et spécialisées dans la vente de produits cosmétiques, de prêt-à-porter et de produits alimentaires. Les flammes ont été si ardentes, que les sapeurs pompiers ont du intervenir pendant près de cinq heures, et décharger six citernes d’eau. Des autorités administratives de la ville de Douala se sont rendues sur les lieux de l’incident. Ce n’est pas la première fois qu’un incendie de telle envergure soit enregistré dans cet espace marchand. Le feu avait ravagé 13 boutiques dans la nuit du 6 février 2011. Un autre a réduit en cendres 14 boutiques en novembre 2010. Mathias Mouendé Ngamo