Aliou Aoudou raconte l'histoire du Kiclichi

Lancé dans la fabrication du Kilichi depuis sa tendre enfance, il raconte ses origines et les améliorations qui ont été apportées au fil du temps.

Quelle est la petite histoire autour du Kilichi ?

L’histoire du Kilichi est née il y a très longtemps. C’est mon papa qui m’en a parlé et m’a appris comment on le fait. J’ai hérité ça de lui. Le Kilichi à l’époque était une provision qu’on faisait pour les grands chefs qui allaient en guerre. C’est de là qu’est née l’histoire du Kilichi. Au point où c’est devenu un produit qu’on commercialise aujourd’hui.

Peut-on faire le Kilichi en un seul et même jour ?

A l’époque, on ne pouvait pas faire le Kilichi le même jour. Parce qu’on n’utilisait rien que le soleil pour sécher la viande. Tant qu’il n’y avait pas le soleil, on ne pouvait pas produire le Kilichi. De nos jours, les choses ont évolué de telle sorte qu’on a modernisé ce secteur. On a créé des petits fours appropriés pour la fabrication du Kilichi qui nous permet d’améliorer la production en quantité et en qualité. C’est possible de fabriquer le Kilichi le même jour et il peut être conservé pendant plus d’un an, contrairement à la durée du Kilichi qu’on séchait à l’époque.  

Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce four ?

Le four que j’ai fabriqué, peut être utilisé avec du gaz, du bois, et du charbon. Vu les conditions de l’environnement économique, je suis en train de l’adapter pour désormais utiliser du charbon qu’on fabrique avec les sciures de planches communément appelé « Kopo ». J’envisage travailler avec ça. Parce que ce n’est pas avec n’importe quelle fumée qui peut passer dans ce four. Si ce charbon qu’ils vont nous donner respecte ce qu’on veut, on va l’utiliser pour mieux économiser. Parce que le charbon du bois coûte tellement chère. Si c’est avec les fagots de bois que tu veux travailler, ça coûte aussi cher. Et pourtant ce qu’on fait avec les tiges de maïs, les charbons faits à base des sciures de planches pour moi c’est plus économique. Le problème, est la disponibilité en termes de quantité pour éliminer le charbon de bois. Même le gaz ne me donne le type de feu pour parvenir au résultat final que je veux. Parce que j’ai besoin de certaines flammes. Le type de fumée joue un très grand rôle dans la fabrication du kilichi.

Propos recueillis par Moustapha Oumarou Djidjioua, à Ngaoundéré.