Classée dans le Top 40 des femmes inspirantes des métiers de la Communication et des médias en Afrique francophone et dans sa diaspora en 2021, elle utilise sa plume, ses médias et ses plateformes sur les réseaux sociaux pour porter les causes sociales.

Derrière son sourire charmeur se cache une professionnelle aguerrie. Elle est très active sur son compte Twitter. Le nombre sans cesse croissant de ses abonnés témoigne de l’intérêt de ses sujets et des causes qu’elle porte. 84.857 followers au compteur, quand nous procédions à la rédaction de ce portrait. Mal gouvernance, crise anglophone, droits de l’homme, autonomisation de la femme, égalité de biens et de chance pour tous, sont autant de causes qui l’amènent à mener des actions Online et Offline. Elle, c’est Payep Dieoue Annie Giradot Epse Nlepe. La journaliste est plus connue sous sa signature : Annie Payep.

Elle est la fondatrice et directrice exécutive du Cabinet de consulting en stratégie média, production audiovisuelle et communication digitale dénommé Impact Media Sarl. Ce cabinet créé sous fonds propres édite Télé’Asu, une web Tv d’actualité, tech et d’investigation créée depuis mars 2020, dont elle est la directrice de publication. Annie Payep-Nlepe est également la fondatrice et directrice de publication de stopintox.cm, un site de factchecking destiné à la lutte contre les fakes news au Cameroun et la sensibilisation sur l’usage positif des médias sociaux. La plateforme est consultable en ligne depuis le mois de juin 2019.

Passionnée de nouveaux médias, elle est motivée, proactive, organisée et polyvalente. Entre son activisme pour une cause, sa plume journalistique pour dénoncer, elle réussit à délimiter chaque action et à faire la part des choses. Mais pour elle, le but final est le même : bouger les lignes.

«C’est mon aversion pour l’injustice et les abus de toutes sortes qui donne ce côté « militant » à mon travail. Et je n’en n’ai pas honte. Le journalisme qui ne fait pas bouger quelques lignes ce n’est pas intéressant pour moi et parfois pour se faire entendre dans notre contexte, il faut crier fort malheureusement. Je fais l’effort au quotidien de pratiquer ce métier avec le plus d’honnêteté possible. Et aujourd’hui il ne faut pas oublier qu’en dehors de ma casquette journalistique, je suis aussi une des personnalités camerounaises les plus suivies sur un réseau social comme Twitter. Il arrive que sur certains sujets je ne suis pas forcément engagée comme journaliste mais les gens ne font pas la différence. Quoiqu’il en soit tout cela donne aussi un certain écho sur les sujets sur lesquels je m’engage. Et c’est tant mieux », soutient la lauréate 2015 du Prix spécial innovation en Télé aux Médiations Press Trophies.

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Top 40 des femmes inspirantes

Annie Payep

Une présence et un engagement en ligne et dans la presse qui lui a valu d’être classée en mars 2021, lors de la première édition des « Naole Média », parmi les 40 femmes les plus inspirantes des métiers de la Communication et des médias en Afrique francophone et dans sa diaspora en 2021. Pour la journaliste mariée et mère de 3 enfants, manager sa caquette de mère et ses multiples activités reste une discipline qu’elle cultive chaque jour, afin de ne pas déséquilibrer un aspect au détriment de l’autre. Elle exerce le métier de journaliste – productrice depuis plus de 10 ans.

Une carrière qui débute en octobre 2009 par la direction Afrique centrale de la chaîne de télévision panafricaine Voxafrica. La chaîne vient alors de lancer ses programmes. Cette jeune fille à la peau noire ébène et au sourire ravageur crève l’écran. Les téléspectateurs découvrent ses différentes facettes et son talent à travers les programmes tels que « 52Mag », « Actunet », « Elles se Racontent », « Revue de Presse Africaine » mais surtout à l’émission « Sans Rancune».

En plus des apparitions à l’antenne, en back office, Annie Payep crée les contenus et gère les comptes réseaux sociaux de Voxafrica et de toutes les émissions. Dans la télévision panafricaine, elle va arborer les casquettes de reporter, présentatrice, productrice et Community Manager. Pour sa rigueur et la qualité de son travail, elle est nommée en janvier 2015 comme Chef service de l’Information à Vox Africa. Durant 3 ans, elle va assurer la coordination de l’équipe de l’information tout en étant rédactrice en chef du Magazine d’entreprise « Vox Mag ». Sa quête pour un journalisme de qualité va pousser ses supérieurs hiérarchiques à créer un bureau à Douala au mois de janvier 2015 et Annie Payep, féru de Tic y est nommée comme Chef de bureau.

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Tic et factchecking

« Ma passion pour la tech a démarré par les réseaux sociaux. Lorsque j’arrive à Voxafrica, une tv panafricaine qui doit produire des émissions depuis le Cameroun mais parler de toute l’Afrique, je comprends vite que les réseaux sociaux et la tech peuvent aider à avoir certains invités sans trop de tracasseries et surtout à avoir les avis des populations partout en Afrique. Ensuite la présentation d’Actunet dans la célèbre émission Sans Rancune va me permettre de comprendre l’immense opportunité que représente la tech qui, bien utilisée, peut nous faciliter tellement de choses. Depuis ,je me suis engagée chaque jour à montrer ce que nos talents font dans ce secteur. Quelque chose que je continue à faire aujourd’hui avec Echostech ».

Durant plus de quatre années, elle va coordonner les activités du bureau et étudier les engagements financiers nécessaires à son fonctionnement au quotidien. Elle est promue directrice générale-adjointe en janvier 2018. Poste qu’elle occupera jusqu’en février de l’année d’après, avant de démissionner pour se concentrer sur son autre passion que sont les médias sociaux. Entre juillet et octobre 2019, cette féru de factchecking va coordonner les plateformes digitales et implémenter la stratégie digitale du groupe Voxafrica. Elle a vu défiler et encadrer les stars montantes du journalisme comme Remy Sabimana de AJ+, un média du groupe d’Al Jazeera Media Network, Valorien Noubissi de la BBC et bien d’autres.

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Boussole pour jeunes journalistes

la journaliste Annie Payep

« J’ai effectivement beaucoup encadré des jeunes journalistes lors de mon passage à Voxafrica. Au début c’était plus un devoir. En tant que chef service de l’information, je devais recevoir chaque année des stagiaires. Et pour qu’ils soient vite opérationnels et puissent être utiles à la rédaction, j’ai fait le choix de les encadrer. Avec beaucoup de fermeté parfois, mais j’ai toujours eu de bons retours parfois des années après. Le gap qu’il y’avait parfois entre le/la jeune journaliste pas très consistant qui arrivait et celui/celle qui repartait de notre rédaction quelques mois plus tard a fini par me donner en interne le titre et la réputation de formatrice en chef. Je suis très heureuse aujourd’hui que beaucoup aient trouvé leur voix et brillent de mille feux dans leurs médias et organisations respectifs.  Aujourd’hui encore je le fais pour les apprenants qui veulent se frotter au journalisme web ».

Avant d’entrer dans le monde des médias, cette titulaire du Diplôme des Sciences et Techniques de l’information et de la communication (Dsstic) Option : Journalisme,  était spécialisée dans la production. Entre janvier et septembre 2007, quelques mois après l’obtention de son diplôme elle est recrutée par la maison de production VPPRoduction. Là-bas, elle a la responsabilité de la gestion de l’équipe de production lors des différents tournages et est chargée de la conception et la réalisation des documentaires. Annie Payep-Nlepe a également été responsable de l’équipe des contenus à Gts Africa, d’octobre 2007 à octobre 2009. Ici, elle était chargée de la rédaction, la relecture et la réécriture des articles pour les portails Wap d’Orange Cameroun, Orange Botswana et Mtn Côte d’Ivoire.

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Parcours académique

Née le 28 octobre 1984, son parcours académique est à l’image de son parcours professionnel. En plus du Desstic, Annie Payep est inscrite en Master 2 en Sémiotique et Stratégie Politique à l’Université de Yaoundé I – Ceresa et est également titulaire d’un Brevet de Technicien Supérieur en Communication option : Journalisme obtenu à l’Institut Siantou Supérieur. Des diplômes académiques auxquels elle ajoute des formations en factcheking avec l’institut Goethe en partenariat avec Africa Check en 2019. Une autre formation en Marketing Digital organisée par Africanwits (African Women in Tech) et la formation en conduite des entretiens annuels et management d’une équipe performante délivrée par Paness Conseil.

Mathias Mouendé Ngamo