Alimentation. Les ménagères ont de la peine à dresser un programme de marché, en raison de l’instabilité des prix. Voila près de trente minutes que La Reine Menengue sillonne les différents couloirs du marché New-Deïdo de Douala ce mardi, il est 14 heures. La ménagère s’arrête devant quelques étals et se renseigne sur les prix des denrées. Tout ne concorde pas avec ses prévisions. Pour un repas de trois personnes, la mère de famille est partie de la maison avec la somme de 5 000 F. Cfa. Au menu aujourd’hui, les pâtes alimentaires accompagnées de sauce tomate et de viande de bœuf. Elle est contrainte d’y renoncer. « Le prix du kg de viande sans os coûte 2800 F. Cfa. Je ne pourrais pas m’en sortir. De plus, le prix de plusieurs autres denrées sont également à la hausse », se plaint elle. On passe au plan B. La Reine Menengue opte pour les tubercules de manioc et du « miondo », des poissons frits et un peu de sauce tomate. Tout n’est pas toujours facile jusque là. Madame Menengue achète des tubercules de manioc pour 500 F. Cfa, un demi-litre d’huile d’arachide à 500 F. Cfa. Elle négocie avec la vendeuse de « miondo », afin d’obtenir un paquet à 350 F. Cfa au lieu de 400 F. Cfa. Cause perdue. « Asso, quand j’achète à un bon prix, je revends à un bon prix. Le miondo est même souvent rare sur le marché », explique la commerçante. Notre ménagère se dirige ensuite à la poissonnerie. Le kilogramme de bossus coûte 2500 F. Cfa. La ménagère se procure également un morceau de savon Ccc pour 300 F. Cfa. Elle devra par la suite acheter un fagot de bois de 200 F Cfa, du « cube », du sel et d’autres petits ingrédients pour l’assaisonnement. « Il m’arrive plusieurs fois de me rendre au marché sans aucun programme fixe. C’est devant les comptoirs que mon programme s’établit», confie la mère de famille. A l’instar de La Reine Menengue, elles sont plusieurs ménagères rencontrées à Douala, qui ont de la peine à satisfaire leur famille avec 3000 F. Cfa ou 5 000 Cfa de ration journalière. Certaines d’entre elles ont trouvé des astuces pour contourner la difficulté. « Je fais mon marché une fois par semaine avec 20 000 F. Cfa. J’achète un peu de tout : riz, tapioca, viande, poisson, quelques tubercules. Je conserve le tout », indique Essuka Ewoma, une habitante du quartier Bonamoussadi. La dame a cinq personnes à sa charge. Elle trouve sa démarche plus économique. Mais reconnait néanmoins qu’en raison des prix qui grimpent sans cesse, elle se voit obligée d’augmenter la ration et de faire le marché souvent deux fois la semaine. Mathias Mouendé Ngamo