Douala le 08 décembre 2010. Des scènes de vie autour de l'eau, représentées à l'exposition Douala vue par... organisée par la galerie Mam à Akwa

Une exposition de cinq photographes en herbe baptisée « Douala vue par… » présente les opportunités et difficultés générées par l’eau.

Acquérir des aptitudes de photographes professionnels et représenter la ville de Douala telle qu’elle est, telle que nous la vivons tous les jours. C’est dans cet esprit qu’ont œuvré cinq photographes en herbe, à l’issu d’un workshop de dix jours organisé par la galerie Mam, dans le cadre du Salon urbain de Douala (Sud 2010). Au sortir de l’atelier conduit par le Sud-africain Andrew Tshabangu, une trentaine de photos prises dans la ville de Douala sont exposées depuis le 08 décembre 2010 dans un immeuble de la rue Franqueville au quartier Akwa. L’exposition baptisée « Douala vue par… », permet de découvrir des lieux filmés de manière spontanée ou avec préparation.

Les photos sont tirées sur support papier et montent soit un plan rapproché soit un plan d’ensemble. En fond, une lumière vive, souvent un peu cassée. Les images explorent Douala, sous le prisme de l’eau. Parlant de la pénurie du précieux liquide par exemple, une image prise au quartier Deido-Bonatéki représente une borne fontaine scellée avec un cadenas. La photo est sur un cadrage rapproché. L’artiste s’est servi d’un appareil photo numérique. L’image fait regretter les bornes fontaines publiques, à usage gratuit, qui ont jadis existé à Douala. Le photographe a justement choisi le mode automatique de l’appareil pour ressortir les couleurs naturelles de la pièce, et resté fidèle à la réalité.

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Pénurie d’eau

Des tuyaux rouillés et percés, filmés à l'intérieur d'une borne fontaine au quartier Deïdo-Bonatéki
Des tuyaux rouillés et percés, filmés à l’intérieur d’une borne fontaine au quartier Deïdo-Bonatéki

Un autre cliché retient l’attention. Celle du château d’eau de Bonabéri. En plus du cadrage, l’artiste y a ajouté le zoom pour représenter l’édifice qui s’impose à travers l’image. En effet, le choix n’est pas fortuit. Ce château d’eau, resplendissant à vue d’œil, est chargé d’histoire. Il a passé plus de 30 ans à sec. Gérard Mpacko s’est penché sur cette problématique de la pénurie d’eau à Douala. Le photographe en herbe a poussé loin le souci du détail, pour véhiculer son idée. C’est ainsi qu’une photographie de lui illustre des tuyaux rouillés et percés qui laissent échapper de l’eau.

« J’ai passé passer l’objectif de mon appareil par une ouverture de la cuve d’une borne fontaine en détérioration au quartier Makèpè. Je me suis également servi du flash pour donner de la netteté à la représentation des jets d’eau en fuite », a expliqué Gérard Mpacko. « Douala vue par … » se penche également sur les activités générées par l’eau. Des tranches de vie autour de la pêche, la vente de poissons, la recherche du sable. Un clic à la volée, et l’appareil d’un apprenant a capturé, comme une mise en scène, la disposition des cuvettes des vendeuses de poissons au marché de Youpwé.

Douala vue par …

En bref, « Douala vue par… » est un ensemble de tranches de vie de bonheur ou de désespoir, autour de l’eau. Des réalités que nous côtoyons tous les jours, sans y porter grande attention. Il s’agit de la représentation d’une des multi-faces de Douala. Andrew Tsabango, le superviseur du workshop, y a mis du sien, à travers des photos prises en noir et blanc dans une ville sud-africaine. L’exposition « Douala vue par… » s’achève le 24 décembre prochain.

Mathias Mouendé Ngamo

Photographes du workshop: Andrew Tsabangu (superviseur) Ginette Daleu Em’kal Eyongakpa Silas Ngantar Gérard Mpacko Romuald Dikoume