Cinéma. Le court métrage de 17 minutes, réalisé par Patricia Kwendé, met en avant le métissage culturel et les valeurs africaines.    Dibanguê (Michael Kamuanga) est un jeune africain âgé d’environ 30 ans. Il est parti à l’aventure en Europe depuis 7 ans. Son émigration n’a pas été une réussite. Mais honteux, il a rompu tout lien avec sa famille, et ne veut plus retourner au pays. L’esprit de sa mère, récemment décédée, revient le hanter et lui rappeler ses responsabilités. L’esprit l’invite à retourner auprès de sa sœur restée seule en Afrique, et menacée par l’oncle qui a décidé de l’épouser. L’histoire de Dibanguê a été retracée dans un court métrage de 17 minutes réalisé par Patricia Kwendé, « L’appel ». Le film a été projeté à Douala samedi 22 février 2014.   Le film se construit entre le réel et l’irréel et se déroule dans une banlieue française. Dans les repérages, la réalisatrice a ciblé juste trois sites où se déroulent les moments forts du scénario. Il s’agit notamment d’une chambre, d’un jardin public et d’une cabine téléphonique. C’est dans cette cabine téléphonique que Dibanguê se rend à une heure tardive de la nuit, enfin décidé à appeler sa sœur. La cabine téléphonique fait partie intégrante du décor, et se pose comme un personnage à part entière. L’esprit de la mère morte s’y manifeste. Les jeux de lumière et de son utilisés par l’équipe de production en arrivent à donner une couleur à la peur et aux angoisses. Tout au long du court métrage, la réalisatrice a comme un souci de mettre en avant le métissage culturel. Cela s’observe à travers le choix de la musique et les costumes, qui empruntent un peu à l’Afrique et à l’occident. Valeurs africaines Le son est de bonne qualité. Le film a une tonalité poétique. Les valeurs de la famille et les valeurs africaines y sont promues. Il  n’y a qu’à écouter ces paroles du musicien Emile Bissaya (dans la peau du personnage Ngando) qui s’adresse à Dibanguê : « sans l’amour de sa famille, la vie ne vaut jamais la peine d’être vécue », « les morts ne sont pas morts ». Le film s’achève sur le poème « Souffle » de Birago Diop. Le tournage du film a duré deux jours. Un hôpital psychiatrique a été aménagé pour y planté le décor de la chambre. Un petit marché africain a été reconstitué dans un parking. Originaire du Cameroun, Patricia Kwendé vit en France depuis quelques années. Elle était dans sa tendre enfance fascinée par les histoires que lui racontait sa grand-mère, et par les contes qu’elle a pu lire et découvrir au cours de ses études. Après une formation à l’écriture scénaristique en 2006, Patricia Kwendé a écrit un scénario de long métrage intitulé Massa Cottam, avec lequel elle a été finaliste du concours international Writes Movies aux Usa. Elle est également la scénariste et réalisatrice en 2013 du film « Dans le doute », un court métrage de 15 minutes. Elle est actuellement dans un projet de réalisation d’un long métrage qui sera tourné à l’Ouest du Cameroun. Mathias Mouendé Ngamo