Musique. A l’occasion des « causeries musicales », des artistes ont été édifiés à Douala, sur les règles à suivre pour réaliser une musique de bonne facture. Quels sont les règles à suivre pour produire un album de bonne qualité ? C’est la grande question qui a été au centre des discussions  lundi dernier 12 mars 2012 à l’Institut français du Cameroun, antenne de Douala. C’était à l’occasion de la traditionnelle cérémonie des causeries musicales. La rencontre comptant pour le mois de mars s’est articulée autour du thème : « la carrière de l’artiste musicien au Cameroun : état des lieux ».  La « mission » des différents panélistes consistait en quelque sorte, à retracer le chemin à suivre par les artistes, pour réaliser un disque de bonne facture. De la composition à la fabrication des supports, en passant par les arrangements, le studio et tous les comportements à adopter ou à proscrire. Pour éclairer l’assistance, trois ténors de la musique ont répondu présents à l’invitation du Conseil camerounais de la musique (Ccm), organisateur desdites causeries musicales. Ce sont l’artiste-producteur, Ndédi Eyango, l’ingénieur de son, Aubin Sandjo et le technicien de studio, Manuel Guysso. Les trois orateurs ont d’entrée de jeu fustigé le travail qui est fait actuellement autour de la production des œuvres musicales au Cameroun. « La qualité du disque dans notre pays n’est plus ce qu’elle était avant. Il n’y a qu’à voir ce qui est proposé sur le marché », a déploré Aubin Sandjo. Les mentors de la musique camerounaise ont justifié cet état des lieux qui prévaut par le fait que de nombreuses personnes pas toujours qualifiées, se soient lancées dans la composition, l’arrangement et la production de disques. Tout ne passe plus par des professionnels. Aussi,  l’influence des musiques extérieures n’est pas à négliger. Elle est à l’origine de la transformation de certaines musiques, de recherche par exemple, en tout autre chose, en « ce qui plait au public ». A Manuel Guysso de repréciser qu’il existe deux qualités de « bonne musique ». Celle que le public croit bonne et celle que les musiciens trouvent correcte, parce que respectant les canons de l’art. C’est cette dernière qu’il faut promouvoir. Et si les panélistes reconnaissent que la musique populaire a pris les devant de la scène, ils font remarquer néanmoins qu’elle se limite à l’intérieur du pays. Elle ne s’impose pas à l’extérieur. « Des artistes commencent à se décourager et à virer vers se genre de musique. Or il y a des artistes comme Charlotte Dipanda et Kareyce Fotso ne font pas dans la musique populaire, mais elles font de grandes tournées dans le pays et dans le monde entier. Des gens se bousculent pour les voir chanter », a relevé Aubin Sandjo.      Pour rehausser la qualité du disque produit au Cameroun, les panélistes ont tenu à rappeler les règles à suivre pour réaliser un album de bonne qualité. Premièrement, il faut respecter les canons. L’artiste doit savoir ce qu’il veut, à qui il veut ressembler. Avant d’écrire son texte, il doit se demander de quoi il veut parler. Il doit bien composer, puis trouver le bon rythme qui va avec. Trouver des messages accrocheurs et une bonne mélodie. « La mélodie doit être facile à retenir », a indiqué Ndédi Eyango. L’arrangeur ou le réalisateur doit être ensuite capable d’améliorer l’œuvre, de cadrer l’artiste dans son repère, de cibler le marché. L’album doit être bien enregistré et promu via les médias. «Il faut mettre toutes chances de son côté. Ici au Cameroun nous avons de la matière. Mais elle va se transformer à l’extérieur et on revient nous la revendre. », a constaté Manuel Guysso, technicien de studio depuis près de 40 ans. Il a conclu son propos en invitant les uns et les autres à « arrêter d’acheter ce qui n’est pas bon ! ». Mathias Mouendé Ngamo