Datacenter de ST Digital. Photo ST Digital

Malgré les opportunités qu’offrent les services Cloud, plusieurs obstacles empêchent aux Start-Up et entreprises basées sur le continent africain de bénéficier pleinement de ce potentiel.  

Avec le Covid-19, il y a eu en Afrique une explosion d’outils Online ces deux dernières années. Des dispositions ont été prises pour travailler depuis la maison. Les entreprises se sont retournées vers des services Cloud pour assurer la continuité du service. Il y a surtout eu une explosion des Start-Up logées dans des Datacenters intérieurs ou extérieurs. Yacine Barro qui fait ce constat soutient que le marché africain est prêt pour le Cloud. La directrice générale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de Microsoft explique que l’internet africain a gagné en maturité, en expériences.

« 700 000 Pme et Pmi ont bénéficié des offres Microsoft pour la continuité du service sur le continent africain. Les services en ligne sont devenus importants. La jeunesse africaine veut se bâtir une jeunesse numérique percutante »,

justifie Yacine Barro.

Elle rappelle que le Cloud en Afrique était, il y a quelques années encore, « non grata ».

Yacine Barro s’exprimait ainsi au cours d’un webinaire à Paris organisé par ST Digital le 12 octobre 2021 sur le thème : « potentiel du cloud en Afrique, état des lieux et opportunités».

Parlant des opportunités justement, Anthony Samè, le directeur général de ST Digital, une entreprise spécialisée dans la transformation digitale des entreprises, indique que la première des opportunités du Cloud est un accès facile et sécurisée. « Le Cloud permet d’avoir un environnement disponible et facile de maintenir en condition opérationnelle. Il y a une opportunité en terme de sécurité informatique. Les infrastructures sont faciles à utilisées et les coûts sont moyens », détaille Anthony Samè.

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Les freins aux services Cloud en Afrique

Seulement, la ruée vers les services Cloud en Afrique connaissent encore de nombreux freins. Pour les spécialistes du domaine, il y a en premier, le frein culturel. Certains utilisateurs du Cloud veulent eux-mêmes manager. Un travail qui requiert pourtant des compétences particulières. Aussi, les infrastructures restent faibles. Malgré les investissements des Etats sur la connectivité, les services demeurent de mauvaise qualité. L’accès au terrain et à l’électricité à un coût. La règlementation sur les données personnelles n’est également pas encore traitée. A en croire les spécialistes, juste 13 pays africains ont ratifié la ‘’convention de Malabo’’ (Convention de l’Union africaine (UA) sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel), seuls trois pays la mettent en œuvre, dont l’île Maurice et le Sénégal.

Comme autres obstacles au boom des services Cloud en Afrique, on évoque les compétences locales qui manquent, avec très peu d’universités qui ont des curricula pour faciliter les futures générations de Data scientistes. Comme conséquence de tous ces obstacles, moins de 1% des data centers mondiaux sont localisés en Afrique, avec deux au Ghana, deux en Tunisie, 5 au Maroc, 9 au Kenya. Le Nigéria (11), l’Egypte (14) et l’Afrique du Sud (25) sont les plus représentatifs. («Data Centres in Africa – Focus Report»).

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15 milliards de dollars par an

Les intervenants lors du Webinaire organisé par St Digital sur le thème : « potentiel du Cloud en Afrique, état des lieux et opportunités».

Un marché qui mobilise pourtant beaucoup de financements. « Le marché du Cloud africain est en pleine progression, de taille modeste. Le marché des Tic en Afrique c’est 15 milliards de dollars par an juste pour les services. Le Cloud public, c’est environ 5 à 8% du total. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale les pourcentages sont les moindres », relève Guy Zibi, le fondateur, Managing Director de Principal Xalam Analytics. Il est par ailleurs co-auteur du rapport 2021  “THE RISE OF THE AFRICAN CLOUD –  How Global And Local Cloud Platforms Are Powering Africa’s Digital Economy”.

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D’après un rapport de l’Oxford Business Group, le marché du Datacenter en Afrique a connu un investissement de deux milliards de dollars en 2020 et on s’attend à un investissement de 5 milliards d’ici 2026. Soit une expansion de 15% entre 2021 et 2026. « Le potentiel est là. Il est énorme. La pression de la transformation digitale et du monde plus globalement fait que le cloud est une opportunité en termes d’infrastructures », conclut Anthony Samè. Son entreprise ST Digital implantée dans cinq pays d’Afrique de l’Ouest a lancé son offre Cloud et datacenter services au Cameroun en janvier 2021. Il s’agit d’un DataCenter TIER-3 aux normes et standards internationaux, 100% africain et neutre.

Mathias Mouendé Ngamo