Douala 11 décembre 2010 à l' esplanade du collège Saint Michel. La communauté toupourie de Douala esquisse des pas de danse Gourna à l'occasion de la célébration de la fête du coq

Ils se sont regroupés à l’esplanade du collège St Michel samedi 11 décembre 2010 où des activités ont été organisés pour la fête du coq. Voyage au cœur des traditions d’une civilisation dite de « guerriers » à l’origine.

Torses nus et déguisés avec des plumes de coq ou de cauris, des hommes tiennent fièrement un bâton à la main droite. D’autres brandissent des lances. Ils forment un cercle autour des batteurs de tam-tam et esquissent  des pas de danse peu ordinaires. C’est du « Gourna ». Puis, intervient la danse « Waïwa ». Les festivaliers marquent un bref arrêt, le temps d’avaler quelques gorgées de Bili bili – une sorte de bière traditionnelle faite à base de maïs ou de mil -, puis, ils redoublent d’ardeur. Quelques femmes sont présentes dans les rangs. Les ressortissants toupouri ainsi regroupés à l’esplanade du collège St Michel de Douala ce samedi 11 décembre 2010, célèbrent la « Féo Kagué », la fête de coq.

Il s’agit de la treizième du genre, dans la capitale économique. Pour meubler les activités, le peuple toupouri  offre aux curieux, des compétitions de lutte traditionnelle, dont la lutte corps à corps et la lutte à bâton. Afin de continuer le sacrifice, un coq a été immolé un peu plus tôt en journée, au domicile du chef spirituel des Toupouri de Douala.

Lire Aussi: Petit-Pays recherché par la police a donné un spectacle à la base Elf de Douala

Les origines de la fête du coq

D’après la tradition toupourie, la fête du coq s’est perpétuée de génération en génération à travers Wan Doré, chef spirituel toupouri. Il s’agit d’un symbole pour invoquer les esprits des ancêtres et implorer la bénédiction, afin que les fruits soient abondants et les sols fertiles. Wan Doré avait la réputation d’être un grand soldat. Il offrait un coq en sacrifice avant chaque combat, pour la protection de ses hommes. Selon  la coutume, à l’approche de la fête du coq, le peuple toupouri observe le carême. A cette période, il est proscrit de voler, de battre sur sa femme. Bref, il s’agit d’une période durant lequel le moindre écart de comportement peut coûter un mouton à donner au chef.

Au matin de la fête, un tam-tam rassemble le peuple toupouri pour écouter le message du chef. Un coq est immolé. L’acte est à reproduire dans chaque famille. Si le coq s’immobilise du côté gauche, un malheur plane sur la famille. Le sacrificateur doit se confesser, puis reprendre le rituel. Si l’animal s’immobilise du côté droit, il y a du bonheur en perspective. Les Toupouri sont connus pour être un peuple guerrier.  La fête du coq qui révèle leur réelle identité culturelle, « favorise l’esprit de dialogue et de tolérance entre les fils et filles toupouri du Cameroun », a indiqué Paul Tapga, président du comité d’organisation de la 13ème édition de la « Féo Kagué » à Douala.

Mathias Mouendé Ngamo