Fête de la musique. Les artistes de différents bords musicaux ont presté à l’esplanade du centre culturel français de Douala mardi 21 juin 2011.   Ce n’est pas tout le temps que ça arrive à Douala. Un podium qui réunit des artistes de deux générations. Qui rapproche les rythmes makossa, bikutsi, jazz, zouk, gospel et hip hop. Il a fallu attendre le 21 juin dernier, à l’occasion de la célébration de la 30ème édition de la fête de la musique, pour que pareil évènement se produise. Chacun des fans présents sur l’esplanade du centre culturel français (Ccf) a dû trouver son compte dans ce casting de 32 artistes. Le gospel ouvre le bal. Le groupe « Essoka » répand la joie et l’amour de Dieu à travers des titres de son premier album intitulé « Le secret ». « The Livingstone » et « Logtega » s’inscrivent dans le même registre. Le public n’en revient pas lorsque les deux fillettes du groupe « The Whassom’s » montent sur scène. Elles sont âgées de 8 ans et 10 ans. Et déjà leur prestation suscite une salve d’applaudissements. Sasha et Shine interprètent les chansons « Amour impossible » et « Paris » de leur album « Mes premiers pas ». Elles sont talonnées sur le podium par l’artiste Marsi. Avec sa guitare, il vient révéler ce qu’est « l’âme de son slam », qui n’a rien à voir avec les génocides du Rwanda ou les injustices du monde, mais « c’est lutter pour son peuple, c’est yes we can/ c’est i have a dream», slamme l’artiste. Le premier « ancien succès » annoncé est François Misse Ngoh. Le chanteur de makossa ramène les spectateurs à leurs vieilles amours. Il accompagne ses textes de quelques pas de danse,  « c’est du Mawassa », indique t-il. Les fans suivent la cadence. La fête prend plus de couleurs. Queen Eteme et Axel Muna sont de la partie. Le hip hop est également à l’honneur. Cervel, Tizeu no name crew, Hobskur, Duc-Z, Boudor, Ayriq Akam défilent sur scène. Parfois hardcore, ils peignent la société et dénoncent ses vices. Les rythmes jazz, zouk et reggae ne manquent pas au rendez-vous. Les instrumentistes Alain Oyono et Franklin Aleba Mokala apportent aussi leurs « notes » à la partition. L’horloge affiche 00h00, et l’on vient de basculer à la journée de mercredi, les spectateurs sont encore là, sur l’esplanade du Ccf. Sur l’estrade, deux « poids lourds » de la musique camerounaise les tiennent en haleine. Aladji Touré est à la basse et Ekambi Brillant au chant. L’un ou l’autre n’a pas perdu le doigté ou l’élégance qu’on lui connait. Le spectacle s’achève autour de 2 h. « C’est un spectacle mémorable pour moi. C’est la première fois que la fête de la musique se passe quand je suis au pays. J’apprécie surtout le fait qu’il y ait plusieurs générations d’artistes qui communient ensemble pour le bonheur du public », indique Queen Eteme. Un pont a été lancé entre l’ancienne et la nouvelle génération musicale, le temps d’un spectacle. A Douala, la fête s’est également rapprochée des populations avec trois autres podiums installés dans les quartiers Village, Bonabéri et Cité-Sic.  Mathias Mouendé Ngamo