Douala, le 17 février 2022. Les volontaires au vaccin anti-Covid-19 reçus au vaccinodrome du Parcours Vita.

Ils étaient nombreux à faire les rangs au vaccinodrome du Parcours Vita de Douala. Une affluence quelque peu retombée après la compétition.

L’équipe d’infirmières déployée au vaccinodrome du Parcours Vita n’a pas eu une minute de répit pendant la Can TotalEnergies 2021 organisée au Cameroun. Les tentes logées dans cet espace de loisirs qui abritait la Fan Zone de Douala a connu une affluence particulière des férus de football, particulièrement les jours de match. Seules ou en groupes, parfois vêtues de maillots des Lions Indomptables, les personnes volontaires à la vaccination contre le Covid-19 se sont bousculées sous les tentes.

Pour un service plus efficient, deux équipes de six agents se sont relayées au quotidien dans les deux postes de vaccination mis en place. Les vaccinatrices ont dû, au quotidien, investir le site très tôt vers 7h. Elles ne levaient l’encre qu’une fois la soirée tombée.

« On vaccinait parfois jusqu’à 18h, voire 20h du soir. On n’a pas connu de rupture. Tous les types de vaccin étaient disponibles. Il y avait un bon système de gestion de stock»,

indique Elodie Houateu, la coordonnatrice du vaccinodrome du Parcours Vita qui fait partie de l’Aire de santé de Bonamoussadi, District de Banguè.

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Plus d’hommes pendant la Can

En terme de statistiques, Elodie Houateu fait savoir que les tentes recevaient entre 60 et 100 personnes par jour pendant la période de la Can, où les tests et vaccins Covid-19 étaient recommandés pour l’accès dans les stades. La coordonnatrice détaille que parmi les candidats volontaires à la vaccination à cette période-là, les hommes étaient plus représentés que les femmes.

« Sur une moyenne 80 personnes, on pouvait avoir 60 hommes contre 20 femmes », note -t-elle.

Et comme il fallait s’y attendre, les agents de la vaccination étaient « bombardés » de questions. Les plus récurrentes sont en lien avec les effets secondaires et les rumeurs autour du vaccin. Les vaccinatrices listent quelques interrogations des usagers : « est-ce que ça va faire mal ? », «Aurais-je des effets indésirables ? », «Est-ce que ce qu’on dit au quartier est vrai ? ». A Elodie Houateu d’indiquer qu’« à chaque fois, on les rassure. On les prépare psychologiquement à l’avance. On les liste les effets possibles. Ils reçoivent aussi le numéro d’un médecin pour signaler les Mapi (effets secondaires), même les maux de tête».

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La pression retombe

Aujourd’hui, deux semaines après la Coupe d’Afrique des Nations, la pression est quelque peu retombée au vaccinodrome du Parcours Vita. Ce n’est plus la grande affluence des jours de matchs. Ce jeudi 17 février 2022, quatre agents sont en faction dans le seul poste de vaccination sur les deux disponibles au départ. Trois tables, un box et une dizaine de chaises composent les meubles. Des affiches de sensibilisation sur la pandémie et les gestes barrières sont accolées un peu partout. Les différentes étapes pour se faire vacciner sont également bien visibles.

A 13h, le registre marque neuf personnes déjà vaccinées, soit 5 hommes et 4 femmes.

« On est passé actuellement à une moyenne de 20 à 25 personnes vaccinées par jour. Il y a des jours où il y a plus de femmes que d’hommes, comme hier (le 16 février, ndlr)»,

relève la coordinatrice.

Les vaccinatrices du site du Parcours Vita notent que la majorité des personnes volontaires au vaccin le font actuellement pour des voyages à l’international, ou à cause de contraintes au boulot.  A côté, « il y en a aussi qui viennent juste pour se faire vacciner, sans aucune contrainte », rassure un agent.

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«Je n’ai plus les mêmes craintes»

Les rumeurs et fakenews autour du vaccin continuent certes à circuler, mais quelques sceptiques en arrivent à changer de perception progressivement. C’est le cas de Guillaume Sheila, cette jeune fille de 31 ans rencontrée au vaccinodrome du Parcours Vita le 17 février 2022.

«Je suis venue me faire vacciner parce que je n’avais pas le choix. Je voyage pour Dubaï et là-bas, le vaccin est exigé. J’avais des doutes sur le vaccin contre le Covid-19 parce que j’entendais dire que les gens en meurent. Je me suis fait vacciner hier. Je n’ai eu aucun effet. Sauf si ça viendra après (rires). Là, je n’ai plus les mêmes craintes. Je peux même conseiller aux autres d’aller se faire vacciner », confie la jeune dame.

Mathias Mouendé Ngamo