Marché Congo. Les commerçants sinistrés après l’incendie du 9 juin 2013 poursuivent leurs activités en plein air, sur le même site à Douala.     Des coups de marteau retentissent. Des bruits de machine à coudre se mêlent à l’ambiance. Ici on rabote une planche. Là, on assemble des morceaux de bois. Tous les menuisiers sont à l’œuvre au marché Congo de Douala, ce mardi 2 juillet 2013. Les artisans sont installés sur les décombres du secteur réservé à la vente de matelas et meubles, ravagé par un incendie le 9 juin 2013. Près d’un mois après le sinistre, les petits commerçants n’ont toujours pas trouvé un site de recasement pour y confectionner les meubles et les proposer à la clientèle. Les vendeurs se sont donc réinstaller sur leur ancien emplacement. Les fauteuils fabriqués sont exposés en plein air. « Quand il se met à pleuvoir, on fuit se réfugier ailleurs. Nous protégeons nos marchandises avec de grandes bâches posées tout près », explique un vendeur. Certains commerçants ont confectionné des tantes de fortune pour se protéger des rayons solaires. La tante est constituée de quelques maigres morceaux de bois, coiffés d’un papier nylon qui tient lieu de toiture. Un autre sinistré, plus ingénieur, a fait de sa voiture, un comptoir. Le véhicule immatriculé LT 543 DY, garé au marché, est chargé de rouleaux de tapis et autres draps. Le propriétaire est posté tout près. « Même les revenus ont baissé. Avant, des propriétaires de menuiserie nous remettait tout le matériel, et nous reversaient environ 15 000 F. Cfa pour la confection complet d’un grand salon qu’ils proposaient ensuite à la clientèle. Aujourd’hui, nous rendons le même service contre une rémunération de 7 000 F. Cfa », déplore Antoine Kenfack, qui joue les mains d’œuvre. Interdit de construire D’après Etienne Tonfack, président de l’Association des menuisiers et tapissiers du marché Congo, le préfet du Wouri, Paul Naseri Bea, a interdit toute construction sur le site sinistré. « Nous attendons que la commission d’identification de titres fonciers et relevés topographiques rende sa copie. La commission que supervise le sous-préfet de Douala 2ème a, entre autre missions, de délimiter le domaine public et les domaines privés », relève Etienne Tonfack. En attendant cet exercice, les commerçants se plaignent du manque d’affluence devant leurs expositions. « Nous avons pensé faire une cotisation et inviter une équipe de télévision ici, pour expliquer à nos clients que nous ne sommes pas retournés chez-nous après l’incendie. Et que nous continuons de proposer les articles sur le même site, au marché Congo », confie un sinistré. Mathias Mouendé Ngamo